Adresse de l’Assemblée Nationale (Parlement) d’Arménie Occidentale au peuple d’Afghanistan

Pendant des millénaires s’est façonné, amélioré et étendu l’un des phénomènes les plus importants qui assurait l’existence, l’intégrité et le développement de la civilisation humaine – le Communicateur, – acteur  d’interactions entre deux Pôles: celui de la civilisation indo-européenne d’avec le monde entier – l’Orient et l’Occident.

La présence de peuples «gardiens du Communicateur», vivant sur le territoire du Communicateur, représentait un atout précieux garantissant son fonctionnement depuis des temps immémoriaux. Les peuples «gardiens du Communicateur», que sont les peuples de l’Asie Mineure, du Proche-Orient et de l’Iran, ont joué un rôle inestimable par leur contribution au développement créatif civilisationnel, assis sur les principes d’une coopération mutuelle entre individus libres et en harmonie avec la nature.

 

Pendant des millénaires ces peuples ont lutté contre le mal – la civilisation «rapino-usuriaire» – fondée sur la théorie d’une mise-à-sac frontale, de la dépossession et d’une redistribution des fruits du labeur d’autrui. Le paradigme rapino-usurier, devenu dominant sur l’espace du Pôle Européen, a concentré toutes ses forces pour anéantir le Pôle Asiatique. Ces derniers trois siècles ont vu s’accomplir l’éclatement total et la ruine de la Chine, de l’Inde, de l’Afghanistan, du bassin de l’Océan Indien et, partiellement, de l’Iran. Il y a cent cinquante de cela, pour nettoyer les territoires des «gardiens du Communicateur»,  en Asie Mineure et au Proche-Orient, sur le sol de l’Empire ottoman un «Mécanisme génocidaire» s’est mis en place qui a réalisé le Génocide (culturocide, anthropocide, patriocide) des arméniens, des assyriens, des grecs, des yézidis, des arabes, des molokans et autres peuples autochtones. Plus tard, ce «Mécanisme génocidaire» a été introduit sur le territoire de l’Afghanistan, changeant dans sa forme selon l’époque mais avec le même objectif: éradication des peuples et des cultures, dépositaires de paradigmes contrant  la civilisation usuriaire.

Ces dernières années, le «Mécanisme génocidaire» a touché l’Irak, la Syrie et tout récemment l’Artsakh (le Haut-Karabagh) et l’Arménie. L’unique objectif poursuivi aujourd’hui : ne pas permettre au Pôle Asiatique de renaître et d’occuper toute la place qui lui revient et établir sur l’aire du Communicateur, après l’avoir totalement éradiqué de son essence civilisationnelle commune, un système basé sur le racket qui engloberait toute l’Asie et le Grand Proche-Orient.

Cela a débuté avec l’apparition d’étrangers sur l’aire des peuples autochtones qui envahissaient les endroits peuplés, volaient, tuaient les enfants, les femmes, les vieillards, violaient les jeunes adolescentes, maintenant assiégées des villes entières et cela s’est répété dans l’impunité pendant plusieurs siècles et jusqu’à aujourd’hui.

Ces criminels n’ont que faire de l’opinion publique mondiale – ils oeuvrent à pénétrer dans tout projet civilisationnel de l’un ou l’autre Pôles et à créer le chaos.

Les guerres et les conflits au nom de l’identité deviennent la force la plus puissante au monde. La turcisation de l’Islam et ce qui se passe dans les pays türks et turcophones au sud de la Pré-Caspienne, en Asie Mineure, Centrale et Orientale, de même que dans les pays d’Afrique, nous parle du rôle destructeur de la politique de l’identité turque.

Chaque Etat de l’Asie Mineure, Centrale, Orientale, du Proche-Orient et d’Afrique possède une histoire et sa culture propre. Nombreux sont ceux présentant un caractère commun : l’existence de dizaines de groupes, ethniques, linguistiques et religieux avec chacun son histoire valeureuse et ses puissantes particularités. Après leur indépendance, ces nouveaux Etats ont conservé leurs frontières du temps de la colonisation.

Dans de nombreux pays au lieu de s’éteindre, les mouvements de libération nationale prennent force et les dirigeants subissent échec après échec malgré les répressions. A présent le problème ne réside plus seulement dans les contradictions entre nations, intertribales ou interconfessionnelles. A la période post-coloniale, sur les continents asiatique et africain, a éclaté un conflit entre islam et christianisme, islam et islam turcisé. Cela fait plus de cent ans que l’islam se turcifie et, avec lui, les pays et les peuples turcophones et de langue türk. La Turquie actuelle se mêle dans les affaires intérieures des pays où vivent des populations turcophones comme par exemple en Chine, Afghanistan et autres et  cherche à turciser l’islam et créer ainsi ce qu’on nomme le «Grand Touran» en créant le chaos. Les mésententes et désaccords traditionnels interethniques et interconfessionnaux constituent une part de ce chaos et ses conflits.

L’Islam n’est pas impliqué dans les monstruosités des usuriers… De nombreuses personnes pratiquant l’Islam ont sauvé des peuples autochtones du Génocide et les descendants des rescapés de l’anéantissement de leurs peuples leur en sont grandement redevables.

Les évènements de ces derniers jours ont montré, qu’en Afghanistan, on a réussi à arrêter la terrifiante moisson de ce «Mécanisme génocidaire». Il est important de consolider ce succès en tant  que légitime afin qu’il signifie  le début de la renaissance du peuple afghan et des peuples «gardiens du Communicateur», gages de l’interférence entre tous les Pôles de la civilisation créatrice humaine et barrages contre les maux des paradigmes «rapino-usuriers» et de l’Islam turcifié.

Armen Ter-Sarkissyan
Président de l’Assemblée Nationale (Parlement) d’Arménie Occidentale

30 octobre 2021

 

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Traduit en français par Béatrice Nazarian