Cet endroit n’a jamais été azerbaïdjanais, il fait partie de la région de Mardakert. C’est ce qu’a affirmé aux journalistes Achot Savyan, un habitant de Tchorektar, village de la région de Chaoumyan. Il affirme que, quelles que soient les circonstances, il ne quittera pas son village. Les prises de vues ont été effectuées avant le transfert du village à l’Azerbaïdjan.
A la question: que va-il faire lorsque les azerbaïdjanais viendront, cet homme répond: «Que réfléchissent ceux qui essayeront de pénétrer dans ma maison avec une arme. C’est ma maison, mon honneur, c’est mon histoire. Je suis prêt à résister avec mon arme jusqu’au bout, comme je l’ai fait jusqu’à présent. Souviens-toi de ces paroles d’or: meurs avec honneur, ne sois pas un lâche poltron, ne tourne pas ton dos – de toute manière on te tirera dessus».
Achot dit qu’avec les gens de son village, ils vont rester et le défendre. «Les soldats de la paix russes seront à 15 kilomètres, là-bas au Karabagh, mais pour moi, ma maison, ma terre commence ici et pas là-bas».
Lorsque la guerre a commencé, nous avons fait évacuer en Arménie toutes les femmes, les enfants et les vieillards et nous avons occupé les positions.
Oui, je sais bien qu’on me tuera, on m’a déjà tué quinze fois. Je sais que je prendrai cinq d’entre eux, alors qu’ils réfléchissent avant pénétrer chez moi avec leur arme. Je n’ai plus de jambes, ce sont des prothèses; je n’ai plus qu’un poumon, j’ai 73 blessures, où voulez-vous que je fuie? Ici se trouve la tombe de mon père. S’ils viennent, ils vont la profaner. Et quoi? je dois dire que ça doit se passer comme ça?».
Traduit en français par Béatrice Nazarian
