VIDEO – Erdogan et Aliev. Du carton jaune jusqu’à La Haye. Le jeu d’Erdogan 2. Le deuxième round a commence.

Procès de Nuremberg. Il y a un précédent. C’est le symbole d’un châtiment pour crime contre l’humanité. Y aura-t-il un nouveau Nuremberg? Mais de ça, plus tard. Pour l’instant il se dissimule derrière les dos. Il dissémine des preuves bien qu’il ait laissé ses traces partout. Nulle peur de comparaître devant un tribunal militaire international. Pourquoi?

Artsakh, ce n’est plus l’Arménie ni l’Azerbaïdjan. Artsakh – c’est le tournesol du monde entier. Dans le miroir de l’Artsakh, il y a la conscience du monde. Non. Celle de chaque individu: son humanité ou sa barbarie, ses principes ou sa vénalité, son honnêteté ou ses mensonges, sa probité ou sa corruptionnabilité. Et alors qu’aujourd’hui le tandem azerbaïdjano-turc accomplit des crimes de guerre en Artsakh –  utilisant des types d’armes interdites contre une population pacifique,  bombardant leurs maisons d’habitation, visant leur église dans le même temps que les fidèles qui y prient, ne récupérant pas du champ de bataille les milliers de cadavres de leurs soldats et officiers, utilisant même cela pour crier à la catastrophe – cette fois-ci humanitaire. Une question se pose. C’est une guerre – contre l’Etat? Ou contre une population civile? Contre la population – ce n’est déjà plus une guerre, c’est une tuerie de masse. Car en plus Bakou considère – à tort – cette population comme étant ses propres citoyens. Cette attitude correspond bien à crime contre l’humanité.

 

Lisons: Dans la Charte duTribunal international militaire, édictée par les représentants des pays de la coalition anti-hitlérienne, en 1945 à Londres, à l’Article 6, sont définis les crimes du ressort de ce Tribunal. Ce sont, je cite: «les crimes contre la paix, les crimes de guerre  et les crimes contre l’humanité, en particulier les massacres, les éradications, l’asservisssement, l’exode et autres cruautés exercées à l’encontre d’une population civile avant ou pendant une guerre ou poursuite pour motifs politiques, raciaux ou religieux…»

C’était l’oeuvre de la coalition anti-hitlérienne. Mais le procès a eu lieu seulement post factum. Est-il possible aujourd’hui de former une coalition anti-terroriste contre les actions de la Turquie et de l’Azerbaïdjan? La destruction de pratiquement toutes les villes et villages d’Artsakh avec utilisation de moyens d’extermination de masse prohibés a pour but d’exterminer ses habitants. Ce n’est rien d’autre qu’un crime de guerre et crime contre l’humanité.

Après la signature en 1994 de l’accord de cesser-le-feu, Bakou a accumulé des armes. Avec son frère aîné – la Turquie -, ils ont signé une pile d’accords concernant des livraisons d’armes en échange de pétrole à bas prix. Et ce n’est pas tout. Ils ont réécrit toute l’histoire de la région, la façonnant  selon leurs visées d’empire. Pour que d’abord leurs populations et,  à leur suite, les autres pays du monde croient  que les carnages organisés – de temps en temps – ne sont pas de la barbarie de leur part mais une lutte pour une cause juste. Encore un pas, vers la création du Grand Touran. Mais sur les cadavres d’ hommes, par la cendre des villes. Invasion turque. Mais voilà le malheur – les arméniens ne se rendent pas et combattent contre le terrorisme international, et pour leur propre survie, et pour le monde entier, et à sa place.

Cette fois, le spectre du fascisme turc a empêtré toute une vaste  région. Mais on s’obstine à ne pas le voir. Les intérêts d’affaires sont supérieurs à l’honnêteté, à la conscience, aux principes. C’est exact ? A l’heure d’aujourd’hui un seul pays – le Canada – leur a montré  carton jaune concernant les livraisons et les a confondus dans leurs mensonges.

Le fascisme allemand a conduit à la Seconde Guerre Mondiale. Jusqu’où aura le temps d’aller le turc ? Aussi loin qu’on le lui permettra pour cette fois. L’épidémie a la particularité de s’étendre. Demain les obus et les drones vont voler dans le ciel d’autres pays, y inclus ceux qui sous couvert d’aide humanitaire, lui fournissent des armes, autorisent secrètment  d’utiliser leur territoire  pour approvisionner en armes destinées à une agression avérée. A un pays aux ambitions irréductibles.

Et voilà, sous couvert de convois humanitaires pendant ces jours de guerre, le tandem continue à convoyer des armes. Tous les pays le savent, quelques-uns participent. Ont-ils peur d’Ankara? De celle qui n’a pas eu le courage de s’opposer directement à cette Artsakh minuscule et courageuse, qui a infiltré des mercenaires pour accomplir son sale boulot? On a peur d’Ankara? Ou de ses mercenaires qui sont capables d’attaquer les forces de n’importe pays dans n’importe quel coin du monde. Qu’est-ce qui est en train de se passer et qu’est-ce qui a déjà été fait. Vous vous souvenez? En Syrie un drone turc a tiré sur des militaires russes venus  enquêter au sujet d’une attaque à la grenade. C’était en juillet.

Le terrorisme international – c’est un crime non seulement contre une nation. C’est un crime contre l’humanité entière. Y aura-t-il un nouveau Nuremberg? Ou au mieux encore un post factum – lorsque le nombre d’êtres humains sur la planète aura diminué? Le coronavirus n’est pas venu à bout de ce problème. Son rythme est lent.

Bakou tente de pénétrer en Artsakh par le sud. Avec tous les arguments. En réalité, le but est de conquérir la partie sud de l’Arménie, la réunir au Nakhitchévan d’où la Turquie a déjà banalisé, en son temps, un étroit sentier. Celui-ci conduit aux pays de langue turk de l’Asie centrale. Le but est plus que transparent. Que celui qui a des oreilles entende. Celui qui a des yeux?…

Noyan Tapan

14.10.2020

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Traduit en français par Béatrice Nazarian