L’interview du Premier ministre à la chaîne de télévision allemande « ZDF »

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision allemande ZDF, le Premier ministre d’Arménie, Nikol Pashinyan, a exprimé sa confiance dans le fait que la reconnaissance internationale du statut du Haut-Karabakh peut devenir un moyen de sortir de la situation lorsque le peuple d’Artsakh est menacé de génocide. « Armenpress » a été informé à ce sujet par le Département de l’information et des relations publiques du cabinet du Premier ministre.

L’interview est présentée ci-dessous :

 « Quand une nation est menacée de génocide » – c’est ainsi que le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan décrit la situation actuelle au Haut-Karabakh

Premier ministre Nikol Pashinyan: Vous savez, quand un peuple est menacé de génocide, et que ce peuple a vu le génocide dans son histoire, je parle du génocide Arménien commis en Turquie ottomane en 1915, qui a coûté la vie à 1,5 million d’Arméniens et l’Arménie occidentale a été pratiquement laissée sans Arméniens grâce au nettoyage ethnique. Et au fait, je pense que la Turquie est revenue dans la région 100 ans plus tard pour continuer le génocide Arménien. De plus, la poursuite du génocide n’est pas seulement le résultat d’une vengeance émotionnelle ou d’une arménophobie, mais parce que  les Arméniens du Caucase du Sud sont le dernier obstacle pour la Turquie à poursuivre son expansion vers le nord, l’est et le sud-est. Dans ces conditions, face à la menace de génocide, les gens ne se demanderaient guère s’ils disposent de ressources suffisantes pour empêcher le génocide imminent. Le nettoyage ethnique est tenté au Haut-Karabakh dans le but d’en évincer les Arméniens. Le fait que les terroristes recrutés en Syrie et transférés en Azerbaïdjan par la Turquie participent à une action militaire contre le Haut-Karabakh est ici d’une importance fondamentale.

Le Premier Ministre arménien prévient le danger d’une escalade si la situation au Haut-Karabakh n’est pas prise au sérieux par la communauté internationale. Il parle de la menace d’une troisième guerre mondiale

Premier ministre Nikol Pashinyan: Si la communauté internationale ne parvient pas à donner une réponse adéquate, la guerre pourrait se propager dans une région plus vaste. La communauté internationale doit prendre cette situation très au sérieux. Sinon, nous pourrions faire face à la menace d’une troisième guerre mondiale. Comme je l’ai déjà dit, si la communauté internationale, en particulier l’Europe, ne réagit pas correctement à cette situation, elle devra rencontrer la Turquie à Vienne. Nous devons à nouveau nous référer à l’histoire, comment c’était dans le passé.

Le Premier ministre arménien se déclare prêt à un compromis, mais doute que mais doute que sa volonté soit réciproque

Premier ministre Nikol Pashinyan: Un compromis n’est possible que si les parties sont prêtes à faire des compromis. L’Azerbaïdjan n’est pas prêt. Regardez, les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE au niveau présidentiel – Donald Trump, Emmanuel Macron, Vladimir Poutine – font une déclaration et appellent à un cessez-le-feu immédiat. La partie arménienne salue cette déclaration. L’Azerbaïdjan ne réagit en aucune façon. La Turquie déclare qu’elle espère que l’Azerbaïdjan ne cessera pas les hostilités, après quoi l’Azerbaïdjan annonce qu’il ne cessera les hostilités qu’après, pour ainsi dire, la capitulation du Haut-Karabakh.

Et la reconnaissance du statut du Haut-Karabakh, oui, peut être un moyen de sortir de cette situation.

ARMENPRESS