VIDEO – La tentative d’entraîner l’Iran. Va-t-elle réussir?

L’erreur est humaine. Parfois les erreurs sont voulues, quelquefois le fait hasard. Quelquefois ils sont dupés. Il y a aussi des erreurs intentionnelles. Mais ces erreurs-là font souffrir les autres. Se tromper est malsain. Et lorsque le Secrétaire général de l’ONU appelle la Turquie –  citation «à utiliser son influence dans la région pour faire arrêter l’escalade dans le conflit au Nagorny-Karabagh», la même Turquie qui a commencé cette escalade, plus précisément cette guerre, comment faut-il comprendre et nommer cela? Manque d’information? Erreur? Peut-être ni l’un ni l’autre. En commanditant la Turquie qui, de Syrie, transfère dans la zone du conflit des mercenaires islamistes – des commandos  qui ont combattu en Syrie, au Pakistan et en  Afghanistan, pousse Aliev à mener une guerre terroriste, d’utiliser des armés prohibées, de plus contre une population pacifique – le Secrétaire général de l’OTAN lui a pratiquement totalement délié les mains, ce que recherchait Erdogan. Ils se sont laissés prendre, ils ont pénétré dans la soue –« ils ont utilisé leur influence ».

Avant, la Turquie se dissimulait dans les coins, du genre – elle conspirait – et à présent, elle a obtenu l’approbation, en retroussant ses manches, pour régler le problème à découvert. L’envoi de Stoltenberg – pour contribuer à rétablir la paix – Ankara va le considérer autrement: la fin explique les moyens – sa variante pour rétablir la paix – prendre aux habitants d’Artsakh tout leur territoire, le nettoyer de ses habitants – et dormir tranquille.

Sur le terrain des intrigues politiques, pour l’instant, la Turquie est un assez bon joueur. La ruse de l’oriental contre celle de l’occidental – gagne pour l’instant. La Turquie mène par le bout du nez, et avec succès, l’OTAN. Mais sur les champs de bataille, il n’y a plus de ruses. Seulement des poings ou des drones-kamikases. C’est pourquoi on demande l’aide de l’OTAN. Ses paroles : Nous sommes alliés pour soutenir l’Ukraine et la Géorgie. Pourquoi vous ne dites pas à l’Arménie qu’ils partent?». Qu’ils quittent quoi?  –  Leurs maisons où ils vivent depuis des siècles?

Ankara sait bien que, cette fois-ci, elle n’aura pas de co-équipiers mais elle tentera – pour que là-bas, on ferme les yeux. Il semble qu’elle y ait réussi. Quant aux USA, pour l’instant ils n’ont que faire de ce qui se passe chez nous – ils ont leurs élections, le coronavirus, de nombreux problèmes intérieurs. Ils n’auront même pas le temps de s’en apercevoir  qu’ils devront fraterniser avec l’Iran pour combattre cette nuée de sauterelles. Mais ça, c’est pour après. Si ça tourne mal.

Pour l’instant, d’après certaines informations,  la Russie prépare une attaque de taille en Syrie, dans la zone de désescalade de la province d’Idlib, en direction des camps qui entraînent les terroristes destinés à l’Azerbaïdjan pour qu’ils combattent contre l’Artsakh.

Et derniers renseignements: les divisions azerbaïdjanaises  font de la provocation. En groupes importants, elles se sont postées le long de la frontière entre le Karabagh et l’Iran, tentant de provoquer des tirs  dirigés sur elles – mais en fait sur l’Iran. Selon toute vraisemblance, l’Iran comprend tout ça. Et voit les réelles intentions du tandem.

Ils ont dupé l’OTAN. Mais c’est sûr qu’ils ne réussiront pas à duper l’Iran.

Noyan Tapan

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Traduit en français par Béatrice Nazarian