VIDEO – Le Caucase sud n’est-il plus zone d’influence Russe? Y aurait-il là un nouveau joueur?

La guerre au Karabagh continue. Le monde  s’éveille avec lenteur. Pendant que le monde pense – quelle main lever en premier – la droite ou la gauche – Stepanakert – la capitale de l’Artsakh continue d’être bombardée avec intensité. Des ruines à la place de nombreuses maisons d’habitation. Les généraux d’Aliev pensaient vraisemblablement que les gens en Artsakh – à Stépanakert – , vivent dans des batiments à destination militaire – donc ils bombardent leurs appartements. C’est le même tableau à Chouchi, Gadrout, Mardakert et Martouni. Sont tués et blessés beaucoup de gens. Et Israël, le petit mignon, dès les premiers jours de la guerre – du 1er au 3 octobre – a continué d’acheminer des armes vers la Turquie, croyant au plus fort de la guerre, qu’elles lui étaient nécessaires pour arroser les champs de maïs. Et seulement après que l’Arménie lui ait dit – pardon, attention – alors Istaël a promis qu’il ne ferait plus. Le temps montrera – fera ou fera pas.

En attendant, le Canada a cessé de livrer à la Turquie  des éléments technologiques pour équiper les drones et Trudeau, son Premier Ministre, a annoncé qu’il doit enquêter pour savoir comment cette technologie destinée à la Turquie  se retrouve en Azerbaïdjan. Via les matériaux vidéo installés en Azerbaïdjan, les experts canadiens ont reconnu dans ces drones leurs systèmes intégrés. La Turquie, en bonne ménagère, a anticipé  et payé double l’arme destinée à assassiner les arméniens pour que, lorsqu’il sera opérationnel, ils  l’ attaquent  – lui, c’est-à-dire l’Azerbaïdjan. Un beau mensonge peut très bien passer pour une vérité. Et comme ça, on continue.

Sachant pertinemment qu’en retour Artsakh va répondre en ciblant les installations militaires de l’Azerbaïdjan qui peuvent se trouver à côté des habitations civiles, Aliev n’est pas pressé d’en faire évacuer ses citoyens. Ces victimes le servent. Il n’ a même pas pitié des siens. Comme matière à propagande. Et c’est à Artsakh qu’incombe donc le rôle  de prévenir haut et fort les azerbaïdjanais pour qu’ils évacuent les zones en danger.

Aux appels de nombreux pays et organismes internationaux à un cesser-le-feu des deux côtés – c’est la Turquie qui répond pour l’Azerbaïdjan. Elle dit : qu’ils rendent le Karabagh – alors après, comme il vous plaira. Autrement – qu’ils exigent autant qu’ils le veulent. Ne fonctionne pas non plus la voix de la Russie – qui a des partenariats avec la Turquie et l’Azerbaïdjan. En langage diplomatique cela ne peut signifier qu’une chose: le Caucase sud ne peut plus être considéré comme zone d’influence russe. Il y a là-bas un nouveau joueur. Donc la Russie ainsi que d’autres pays ont matière à réfléchir.

Et concernant les déclarations côté arménien que l’Azerbaïdjan utilise des types d’armes prohibées par les conventions internationales et qu’on a affaire à une guerre terroriste – le monde se tait pour l’instant.

La réponse est la même – adjonction du vice-secrétaire d’Etat des Etats-Unis au cessez-le feu et tenue de pourparlers conjoints avec les co-présidents du groupe de Minsk. Et pendant ce temps des gens explosent sous les projectiles. Peut-être que la terre entière est dans la zone d’influence de la Turquie et qu’elle est chez elle pas seulement au Caucase sud?

Les questions sont plus nombreuses que les réponses. Dans tout le Karabagh on entend les sirènes anti-aériennes. La Turquie compte sur une catastrophe humanitaire. Elle attend son heure…

Noyan Tapan

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Traduit en français par Béatrice Nazarian