Déclarations des anciens co-présidents du Groupe de Minsk du Conseil de Sécurité de l’Union Européenne – hasard ou coup planifié?

Les anciens co-présidents du Groupe de Minsk du Conseil de Sécurité de l ‘Union Européenne continuent d’étonner par leurs déclarations concernant l’Artsakh et l’Arménie. Un article de Richard Hoagland, ancien co-président américain du Groupe de Minsk,  paru au début de ce mois, accuse de fait ce Groupe pour son inefficacité de trente ans. Puis, se référent  aux Principes de Madrid et au schéma Lavrov, il a tenté de provoquer  au sein de l’opinion un sentiment anti-russe et a laissé sous-entendre qu’une des variantes de résolution du problème du Karabagh était de rallumer une guerre.

Puis, à la suite de l’article de Richard Hoagland, Matthew Bryza, ex co-président américain du Groupe de Minsk, s’est rendu en Azerbaïdjan. Au cours de sa visite, il a soutenu une seule position en tenant des propos anti-arméniens et, tout particulièrement,  concernant la ville d’Agdam . Il a, en outre,  insisté sur l’action « positive et humaine » de l’Azerbaïdjan  après cette dernière guerre du Karabagh.

Un tel comportement et de telles déclarations de la part d’ex co-présidents américains  non seulement ne correspondent pas à la ligne du Conseil de sécurité de l’Union Européenne  mais portent un sérieux coup aux principes globaux adoptés par le Groupe de Minsk.

Il est intéressant de constater que les ex co-présidents avaient le dessein de discréditer  cette instance. Et il ne subsiste aucun doute que l’article de Hoagland s’adresse particulièrement à la Russie et vise à instaurer et répandre un climat anti-russe dans la région et en même temps un signal des USA comptant activer leur présence en tant qu’intermédiaire dans le conflit du Karabagh.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que, dans son article, Hoagland donne raison aux actions de guerre concernant la régulation de ce conflit étant donné souligne-t-il, la non-efficacité des pourparlers conduits sous l’égide du Groupe de Minsk (il s’agit-là de la thèse turco-azerbaïdjanaise). Matthew Bryza, quant à lui, qualifie la politique anti-arménienne de l’Azerbaïdjan de « positive », encourageant de la sorte les actes agressifs de ce dernier.

En tout cas, ces déclarations émises par des diplomates à la retraite posent question. Il est indispensable de pouvoir comprendre si les ex co-présidents ont toujours la main et ont l’aval des structures gouvernementales étatsuniennes ou bien s’ils s’expriment à titre personnel. Cette interrogation survient du fait que les structures étatsuniennes en question n’ont pas réagi à la conduite de Hoagland et Bryza.

Le silence du Groupe de Minsk à ce sujet est pour le moins étrange. D’autant plus étrange que, la veille, il avait appelé les parties à renouveler, avec leur arbitrage, le dialogue au plus vite…

Arpiné Mélikyan

Armedia.am

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Traduit en français par Béatrice Nazarian