VIDEO – Emergence d’un nouveau concept dans la pratique des accords mondiaux. Sous la menace du canon des fusils de terroristes

Des villages arméniens sans arméniens. Aucune garantie  de vie paisible pour les arméniens de cette région truffée de terroristes par la Turquie, sous le feu desquels le Président de la Russie et le Premier Ministre de l’Arménie ont signé un texte annonçant en commun avec Bakou un cessez-le-feu et des mesures extrêmement dangereuses pour les arméniens et catastrophiques pour l’Artsakh et l’Arménie-même. Bravo le groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe!

Il a laissé seule – la Russie – mener la tâche très lourde des pourpalers dont le bénéficiaire des actes terroristes nommés guerre est la Turquie qui avait réussi à effrayer tout le monde et à obtenir ce qu’elle voulait. Rappellons-nous,  parallèlement à la guerre au Karabagh, les évènements en France, à Vienne, la tragédie devant l’église grecque.

Oui, la Russie a envoyé au Nagorno-Karabagh des soldats de la paix qui vont se trouver dans une situation mortifère dans la mesure où les mercenaires de la Turquie ne se sont pas volatilisés. Ils sont restés sur place. Les sources iraniennes confirment que des terroristes-takfiris sont basés à Chouchi. Un des canaux d’information iraniens (Azariha آذری ها) déclare: Citation: «Pouvait-on imaginer qu’un jour, dans la mosquée iranienne de Chouchi, les takfiris chanteraient azan bez chalakha v velayat Ali et se prendraient en vidéo à l’intention des iraniens chiites». Comme l’attestent des sources accessibles, les adeptes du takfirisme sont majoritairement des musulmans-terroristes.

Les gardes-frontière de la Russie ont ouverts en Artsakh 5 postes supplémentaires dont deux à la frontière  avec l’Iran. Comme l’a déclaré le représentant du Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, Madame Zakharova, citation : « Les mercenaires qui ont été injectés (au Karabagh) n’ont hélas pas disparu, ne se sont pas volatilisés. Nous en concluons que cette question devra être résolue, et pour ce faire,  avec le concours de toutes les parties intéressées par la paix dans cette région », fin de citation.

Que l’issue de cette soi-disant guerre au Karabagh soit liée à la présence de mercenaires loués n’est plus un secret pour personne. Mais signer  une déclaration dans de telles conditions – cela crée un précédent. C’est un nouveau concept dans la pratique militaire mondiale. Même en Syrie, ça ne s’est pas passé comme ça.

L’idée turque est limpide et était déjà exprimée par les turcs eux-même: un article d’un journaliste turc – Kürşad  Zorlü – lequel a accompagné une délégation turque à Bakou est paru. Après l’une des rencontres avec Alyev il écrit que, bien qu’on n’en parle pas, la lutte pour le Karabagh revêt une grande importance pour le monde turc.

Il l’explique du point de vue du panturkisme, et en particulier pour l’axe Turquie-Nakhitchevan- Zanguézour-Tabriz-mer Caspienne. Selon lui, si cette question aboutit avec des frontières acceptables, alors il est fort possible qu’il y ait,  dans la région Eurasie,  une nouvelle répartition des forces. Pour être clair – il s’agit du Nakhitchevan, anciennement arménien, qui a été rétrocédé à l’Azerbaïdjan par Staline en personne en même temps que le Karabagh. Quant au Zanguezour – c’est l’une des contrées arméniennes. Et Tabriz, c’est une ville d’Iran et centre administratif iranien de l’Azerbaïdjan oriental.

Aussitôt après avoir gagné Chouchi, les mercenaires-combattants pour l’Azerbaïdjan ont tenté de pénétrer en territoire iranien et trois gardes-frontières iraniens ont été tués dans des combats au nord-ouest de l’Iran, exactement dans la province orientale de l’Azerbaïdjan.

Les autorités iraniennes ont déclaré «avoir repoussé la tentative de pénétration  du territoire iranien par les mercenaires». C’est de cette manière que l’Azerbaïdjan rend ses soi-disant terres. Expansion militaire. Voilà ce que fabriquent Erdogan et Alyev. Et ils défient le monde. Qui donc aura la force de s’y opposer?

Et aujourd’hui en Artsakh, ça se confirme à nouveau: jusqu’à quel point le monde civilisé, les organes internationaux, les accords entre Etats sont-ils solides? A quel point sont solides les liens énergétiques? A quel point  les killers dans cette guerre sont-ils opérationnels?

En 1994, l’Accord de cessez-le-feu et la mission de médiation dont la tâche était de régler le problème et assurer la garantie d’une sécurité pour les arméniens du Nagorno-Karabagh a stoppé l’avance nette des forces arméniennes. Dans la même logique des pourparlers concernant une régulation pacifique du conflit, a été également gelé le processus  de rattachement du Karabagh à l’Arménie bien que ce point ait été inclus dans la Déclaration d’Indépendance de l’Arménie de 1990, lors de la première session du Haut Conseil  de la République socialiste soviétique d’Arménie. Nonobstant, les garanties d’une sécurité au Nagorno-Karabagh n’ont pas été concédées. Le but de l’Azerbaïdjan a été de s’adjoindre des alliés fidèles, d’installer des circuits pour hydrocarbures,  de se surarmer et résoudre le problème en contournant la mission de médiation. Donc aucunes garanties de sécurité, aucun statut. C’est habile? Oh, combien oui.

Ce n’est qu’après avoir obtenu l’accord d’un cessez-le-feu au Karabagh que les experts de l’ONU se sont manifestés –  par experts, il faut entendre ceux qui participaient au Groupe de travail de l’ONU pour les questions d’utilisation de mercenaires appointés en tant qu’instrument de violation des droits humains et atteinte au droits des peuples à l’autodétermination. Qu’ont-ils entrepris  contre les actions  mercenaires qui empêchaient le droit de l’Artsakh à s’autodéterminer – ce n’est pas très clair.

Mais, à tout hasard et post-factum, on a invité – citation: «…les parties ainsi que les Etats qui les soutiennent  à faire évacuer  sans tarder tous les mercenaires et individus actifs ayant relation avec eux et également ne plus recourir, à l’avenir, à leur recrutement, financement et placement». Dans le genre: nous sommes au courant pour les mercenaires mais nous ne savons pas qui les a introduits, bien que nous sachions que c’est le fait  des Etats  qui ont soutenu cette guerre. Mais nous ne savons pas exactement quels Etats. La Turquie peut inscrire cela à son actif. Pour le moment, elle est pleinement vainqueur.

Il est normal que les arméniens du Karabagh n’aient aucune confiance envers les turcs. Ils en ont subi du racisme, du vandalisme de la part de l’Azerbaïdjan actuel – principal marchand de pétrole  de l’Europe. La décapitation d’humains, le bombardement d’églises chrétiennes, de maternités, les destructions de khatchkars: tout a été entrepris pour  prouver leur image de voisins dangereusement barbares. Les soldats russes de la paix ne pourront qu’assurer un exode sécurisé des arméniens. C’est justement ce que recherchait la Turquie. Aujourd’hui en Arménie Occidentale, là où les turcs ont organisé le Génocide des arméniens, il n’y a plus aucun arménien. Un nouveau crime se déroule aux yeux du monde – un nettoyage ethnique -. Aucune déclaration soit-elle,  contribuant à un nettoyage ethnique,  ne peut servir de document légitimé.

https://www.haberturk.com/arama/?tr=K%C3%BCr%C5%9Fad%20Zorlu

18.11.2020

Noyan Tapan

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Traduit en français par Béatrice Nazarian